Le centre du pays est pris dans un tourbillon de violences depuis lapparition dans cette région, en 2015, dun groupe djihadiste mené par le prédicateur peul Amadou Koufa, qui a largement recruté au sein de sa communauté.
Douze civils, dont deux femmes et un enfant, et au moins autant de militaires maliens, ont été tués dans une double attaque mardi 13 octobre dans le centre du Mali, la plus meurtrière dans le pays depuis le putsch du 18 août.
Cette nouvelle attaque intervient quelques jours après la libération de quatre otages un dirigeant de lopposition, Soumaïla Cissé, la Française Sophie Pétronin et deux Italiens contre quelque 200 détenus réclamés par les groupes djihadistes, un échange qui na donc visiblement pas suscité daccalmie sur le terrain.
Près de la frontière burkinabé, une position militaire à Sokoura, dans le cercle de Bankass, « a fait lobjet dune attaque terroriste » dans la nuit de lundi à mardi, a annoncé larmée malienne dans un communiqué, faisant état dun bilan provisoire de « 9 morts et des blessés » dans ses rangs. Le camp « a été attaqué par des terroristes infiltrés », a affirmé une source militaire dans le centre du pays.
Un renfort dépêché sur les lieux mardi matin a ensuite « été victime dune attaque » combinant lexplosion dun engin improvisé et une embuscade « au pont de Parou », selon le communiqué.
Douze personnes à bord dun bus en route pour la foire hebdomadaire de Bankass et qui « suivait le renfort de larmée » ont également péri dans cette deuxième attaque, selon une source policière. « Douze civils ont été tués dont deux femmes et un bébé », a indiqué cette source.
Cette attaque, sur la route entre Bandiagara et Bankass, a fait « 12 morts parmi les forains, dont deux femmes et un enfant », a affirmé de son côté Oumar Guindo, un représentant des jeunes basé à Bandiagara.
Du côté de larmée, le bilan de lattaque contre les renforts sétablit à « 3 morts, 10 blessés » et des disparus. « Côté ennemi neuf terroristes ont été abattus », a affirmé larmée, ajoutant que « laviation militaire malienne est arrivée sur la zone du pont et a détruit deux véhicules » des assaillants. « Tous ces bilans sont provisoires », a souligné larmée, qui subit là ses plus lourdes pertes depuis le putsch qui a renversé le 18 août le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Les attaques asymétriques contre larmée ont fait 175 morts en six mois, selon les derniers rapports trimestriels de lONU. « Lennemi est connu et le vaincre est possible », a déclaré vendredi le président de transition, Bah Ndaw, en référence aux groupes djihadistes.
« A défaut de gagner tout de suite cette guerre que je sais de longue haleine, nous devons remporter des victoires rassurantes », a-t-il ajouté à louverture du premier conseil des ministres du gouvernement de transition.
Les colonels qui ont renversé M. Keïta, lors dun putsch réalisé officiellement sans effusion de sang, se sont engagés à rendre le pouvoir à des dirigeants civils élus au terme dune période de transition dune durée maximale de 18 mois.
Le président de transition et son vice-président, le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, ont prêté serment le 25 septembre. Deux jours après, Moctar Ouane, un ancien ministre des affaires étrangères et diplomate de carrière était chargé de former le gouvernement de transition annoncé le 5 octobre.
La semaine dernière, au moins cinq habitants dun village du centre du Mali, Farabougou, dans le secteur de Niono, avaient été tués par de présumés djihadistes assiégeant leur localité. Ces violences faisaient suite à lenlèvement le 6 octobre lors de la foire hebdomadaire du village dune vingtaine de personnes, dont neuf étaient retenues depuis.
Le centre du Mali est pris dans un tourbillon de violences depuis lapparition en 2015 dans cette région dun groupe djihadiste mené par le prédicateur peul Amadou Koufa, qui a largement recruté au sein de sa communauté.
Les affrontements communautaires se sont alors multipliés entre les Peuls, majoritairement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon pratiquant essentiellement lagriculture, qui ont créé des groupes dautodéfense, en sappuyant notamment sur les chasseurs traditionnels dozos.
Mostly peaceful jihadis.